Voir signifie à présent ressentir.
La lumière nous accompagne en permanence. Et pourtant, ou peut-être à cause de cela, nous ne la remarquons que lorsqu’elle génère une ambiance négative ou qu’elle est absente. Les experts ont constaté que nous accordons bien plus d’attention à la perception individuelle de la lumière que nous ne le pensons. Alors qu’il y a quelques années, son importance était encore bien faible dans de nombreux secteurs, elle devient aujourd’hui primordiale. Que ce soit dans les bureaux, les écoles ou les hôpitaux.
Priorité à l’être humain
La science s’intéresse, elle aussi, de plus en plus à la perception de la lumière. Des études sur le terrain ont révélé que la longueur d’onde et l’intensité de la lumière ont une incidence mesurable sur notre bien-être, notre performance et notre santé. Ces constats ont permis l’élaboration d’un concept: Human Centric Lighting, ou «HCL». Il s’agit d’une planification de la lumière artificielle entièrement centrée sur l’homme et sur son bien-être individuel. Diverses couleurs et intensités lumineuses permettent d’imiter l’évolution de la lumière naturelle au cours de la journée. Cette évolution peut être automatiquement adaptée à la latitude, au fuseau horaire ou à la situation extérieure grâce à une commande sophistiquée de l’éclairage.
Des exigences élevées pour un effet maximal
Thomas Lack, responsable Applications lumineuses chez Neuco, sait qu’une installation lumineuse fonctionnant selon le principe HCL doit satisfaire à des exigences complexes. «La restitution de la couleur est déterminante. La valeur CRI doit être supérieure à 90. L’objectif est en effet de copier le plus fidèlement possible notre lumière diurne avec la valeur maximale de 100», explique-t-il. «L’installation doit en outre générer sans interruption des températures de couleur situées entre 2700 kelvins (comme la lumière du matin) et 6500 kelvins (comme la lumière à l’heure de midi).» Les intensités lumineuses doivent aussi être supérieures aux valeurs intérieures habituelles. «Bien entendu, l’effet dépend aussi de la situation dans chaque espace. Le Human Centric Lighting est particulièrement efficace dans les locaux de grande profondeur et avec un faible quotient de lumière diurne (bâtiments plus anciens ou grandes halles)», précise Thomas Lack.
Une lumière d’en-haut qui n’en est pas une
«Nous ne voulons pas nous hasarder sur le terrain scientifique. De nombreux établissements de recherche et fabricants le font déjà depuis de nombreuses années. Nous préférons nous intéresser de près à l’utilisation et à la fonctionnalité de cette approche», déclare Thomas Lack. Aujourd’hui déjà, Neuco dispose dans son programme de divers luminaires conformes au principe HCL. Parmi ceuxci, des luminaires LED sur pied qui créent des ambiances lumineuses imitant aussi bien la froide lumière du ciel que la chaude lumière des rayons de soleil – avec des couleurs de température de 3500 à 5000 kelvins. «Autre exemple: les éclairages architecturaux qui créent l’impression que la lumière vient d’en haut avec des éléments «opensky» ou des plafonds de lumière», selon l’expert en éclairage.
Associations inconscientes
Si l’on prête attention à la façon dont on perçoit la lumière, on se rend vite compte que c’est dans la lumière naturelle du jour qu’on se sent le mieux. Mais ce n’est pas tout. «Notre cerveau mémorise d’innombrables scénarios du quotidien auxquels nous associons inconsciemment des ambiances lumineuses précises. Par exemple: nous associons la lumière rougeâtre au sommeil et la lumière blanche à l’activité», explique Thomas Lack. Il est donc important que les planificateurs éclairagistes comprennent les processus et associations et en tiennent compte. L’environnement réel a également une influence sur la façon dont nous percevons l’ambiance lumineuse. En plein air, la flore et la faune, le ciel, l’eau, le paysage, les bâtiments et bien entendu aussi les personnes sur place jouent un rôle important. A l’intérieur, ce sont principalement les surfaces de délimitation de l’espace comme les meubles et les personnes qui influencent notre perception de la lumière. «C’est souvent un grand défi pour la planification de l’éclairage. Au moment de la planification, nous ne connaissons pas encore toutes les surfaces de délimitation. Il peut ainsi arriver que les visualisations créées ne correspondent absolument pas au résultat réel», explique Thomas Lack. Une autre difficulté de ce type est ce qu’on appelle la luminance, c’est-à-dire la façon dont la lumière est véhiculée dans la pièce. Si la lumière se reflète sur un revêtement de sol ou de mur de couleur, l’ensemble de la pièce peut prendre et refléter cette teinte. Dans les musées, expositions ou espaces de vente p. ex., un voile de couleur peut envelopper les oeuvres et produits exposés et fausser totalement leur aspect. «Un effet qu’il faut bien sûr absolument éviter», conclut l’expert.
Des résultats enthousiasmants
Les explications de Thomas Lack révèlent que la lumière n’est pas seulement visible, mais aussi perceptible. Chaque ambiance lumineuse génère une certaine sensation, influencée par divers facteurs. Et les planificateurs éclairagistes, architectes d’intérieur et coloristes ne peuvent parvenir à des résultats qui séduisent dès le premier coup d’oeil que s’ils connaissent tous ces facteurs d’influence complexes ainsi que les conditions sur place.